Interview de Andrejs Klavins (The case of the Golden Idol)
Interview de Andrejs Kļaviņš, game designer, cofondateur du studio indépendant letton Color Gray Games sur le moteur de jeu Godot.
(11/09/2023)
The Case of the Golden Idol a remporté le prix IndieCade 2022 dans la catégorie Narrative Award. Le joueur doit rassembler des indices et reconstituer les événements d'une mort mystérieuse, avec un minimum d'aide, en analysant les preuves qu'il trouve et en élaborant des hypothèses qu'il confronte ensuite aux nouveaux éléments découverts. Le jeu combine à la fois le pixel art et les rendus 3D. Il a été coproduit avec l'éditeur Playstack London.
Bonjour Andrejs, vous êtes coauteur avec votre frère Ernest du jeu The Case of the Golden Idol sorti fin octobre 2022, très apprécié par les joueurs et la presse. Ce jeu a été conçu avec le moteur de jeu Godot, et c'est justement ce qui nous intéresse aujourd'hui.
Mais pour commencer, pourriez-vous vous présenter ainsi que le studio Color Gray ?
Voici une brève description extraite de notre kit media :
Mon frère Ernest et moi nous avons créé le studio Color Gray en 2021 car nous voulions voir si nous pouvions tirer parti de notre expérience de plusieurs années dans l'industrie du jeu vidéo pour créer des jeux à la fois créatifs et rentables financièrement. The Case of the Golden Idol est le premier produit par le studio.
Pour ma part, je suis game designer et chef de produit multimédia. En 2010, j'ai cofondé et dirigé le studio de jeux vidéo Next Level, qui a publié en Lettonie une dizaine de jeux à destination des réseaux sociaux et des mobiles. J'ai travaillé quatre ans au sein de la startup Edurio, spécialisée dans les technologies de l'éducation, puis je suis revenu à l'industrie du jeu vidéo pour tenter de créer un studio de jeux indépendants à succès.
Mon frère Ernests est un artiste-peintre, avec de nombreuses expositions à son actif et plusieurs années d'expérience en tant que caricaturiste pour les principaux magazines d'information de Lettonie. Cependant, sa véritable passion est de créer des jeux et d'explorer des idées artistiques au moyen de ce média interactif. Ernests a participé à la réalisation d'une vingtaine de projets de jeux vidéo artistiques et commerciaux.
Comment avez-vous découvert Godot et pourquoi vous l'avez choisi pour ce projet ?
De temps en temps, je teste des moteurs accessibles aux débutants comme Gamemaker ou Construct. J'avais entendu parler de Godot et, après avoir testé avec une certaine frustration Unity, j'ai décidé que ce serait Godot qui ferait l'affaire.
Quels autres outils avez-vous utilisés pour votre jeu ?
Pas beaucoup. Ernest utilise Aseprite et Krita, Audacity, GitHub.
Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans Godot ?
C'est une sorte de Unity en plus rapide et en plus agile. J'aime beaucoup sa flexibilité et son abondante documentation ; et j'adore la syntaxe GDScript, parce qu'elle est facile à lire.
Est-ce que Godot vous permet de faire des choses que vous ne pourriez pas faire avec les autres moteurs de jeu ?
L'utiliser complètement gratuitement.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées et comment les avez-vous contournées ?
Pour certaines choses, l'apprentissage n'a pas été aussi simple que je l'aurais voulu. Je me suis parfois arraché les cheveux avec la gestion de la souris et de la taille de l'écran.
Enfin, Godot 3 ne permettait pas de créer des jeux pour les consoles.
Quelles sont les fonctionnalités de la version 4 que vous attendiez avec le plus d'impatience ?
Le portage vers les consoles est vraiment une super chose.
Avez-vous utilisé Godot pour vos deux autres jeux The Spider of Lanka and The Lemurian Vampire ?
Oui, ce sont des extensions, alors elles utilisent le même moteur.
Recommanderiez-vous Godot ?
Sans hésiter. Je ne le recommanderais peut-être pas aux personnes complètement débutantes (pour celles-ci, je pense que Construct est plus adapté), par contre comme étape suivante, absolument !
Scène extraite du jeu The Case of the Golden Idol