Interview de Christophe Lafranche, chef de projet logistique chez Decathlon
par Manon Largillet [02/03/2017]

 

Bonjour Christophe, pourriez-vous me décrire rapidement le projet sur lequel vous travaillez ?

Je travaille sur un grand projet qui consiste à transformer la logistique de Decathlon. Ce projet a débuté en 2013 et il a pour objectif de répondre à la stratégie de l'entreprise qui est de faire baisser le coût article.

Pour ce faire, nous avons établi un plan de transformation, et il a été décidé que l'entrepôt de Rouvignies serait le premier CAC à être mécanisé. Cela nous permettra de passer de 150 millions d'articles expédiés par an à 550 millions tout en améliorant l'ergonomie des postes de travail. C'est avant tout un projet humain.

 

Pourquoi avez-vous décidé d'utiliser la réalité virtuelle pour ce projet ?

J'ai décidé d'utiliser la réalité virtuelle pour modéliser l'entrepôt après la mécanisation. J'ai choisi cet outil car je voulais que le projet soit innovant dans la méthode de l'approcher. Cela passe par une innovation dans la technologie utilisée. Grâce à la réalité virtuelle, on peut faire découvrir comment sera le futur entrepôt. Cela permet aux collaborateurs de se projeter et d'appréhender leur futur environnement. Et on va même aller encore plus loin en intégrant dans le système les différents postes de travail comme le prélèvement et en faire des serious games. Le but étant de se rapprocher le plus possible de la réalité.

Mais cela passe aussi par une innovation dans l'organisation. En effet le dispositif est mis à disposition de tout le monde car il y a une volonté d'intégrer les personnes du site dans le projet pour faire en sorte que ce soit aussi leur projet.

 

"La seule limite c'est l'imaginaire"

 

Rencontrez-vous des difficultés avec la réalité virtuelle ?

Pour l'instant je ne suis pas vraiment limité, on a toujours réussi à modéliser ce que je demandais. Je pense que la seule limite c'est l'imaginaire.

Le seul élément qu'il me manque est l'environnement sonore pour être totalement immergé.

Néanmoins je pense que l'on peut rencontrer des difficultés lorsque les calculs se font en temps réel.

 

Quels matériels utilisez-vous ?

On utilise une plateforme Steam qui sert à l'animation 3D en temps réel. Puis nous utilisons le logiciel Automod qui transforme le plan original de la mécanisation en 3D. Ensuite on dispose du logiciel Solidworks qui applique la texture et l'habillement.

En plus de cela, nous avons deux caméras et une zone de délimitation (voir image ci-contre). Nous en avons besoin car le HTC Vive utilise des capteurs 3D pour repérer l'utilisateur dans l'espace et lui permettre de se déplacer. Les caméras permettent également de définir, à l'initialisation, le périmètre maximum utilisable en fonction de son environnement. Dès lors que l'utilisateur se rapproche d'une zone "non autorisée", un maillage apparaît dans le casque pour l'avertir.

Le marquage au sol est présent pour éviter que d'autres personnes ne se trouvent dans l'environnement VR durant l'immersion.

 

 

La programmation est-elle réalisée en interne ou par un prestataire externe ?

La programmation est réalisée par un cabinet extérieur. Je leur envoie les modifications que je souhaite et ils les appliquent. Ensuite je mets à jour le système pour avoir les nouvelles modifications.

 

"C'est un outil idéal d'aide à la décision"

 

La réalité virtuelle répond-elle à vos attentes ?

Oui, cela répond même au-delà de mes attentes, surtout en terme de définition. Mais avoir la 4K serait top.

Je trouve que c'est un outil idéal d'aide à la décision. Il permet de voir si les choix pris sont pertinents.

 

Merci, Christophe, pour ce témoignage !

 

 


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